A l'est vers Brest (Брэст-Litovsk) Rose on the road avec l'écrivain Rémi Checchetto et l'auteur photographe Raphaël Helle


Rose on the road avec l'écrivain Rémi Checchetto et le photographe Raphaël Helle 

Certaines frontières sont plus bêtes que le pigeon perché sur le crâne du Penseur de Rodin, elles ne bougent pas.



A l’Est elle est, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, point rose sur nos GPS. Avance sur un fil, passe latitudes et longitudes, traverse les frontières (presque toutes), butte sur quelques unes, y rebondit, repart, fréquente les vastes forêts, mélèzes et boulots, est simultanément dans les villes, cathédrales et Mc Do, tandis que là-bas, sur la Baltique elle vit sur l’eau, repousse les limites, abolit quelques frontières humaines.
Rose, qui est, sait et se tait. Rose qui avance, passe et jamais ne se lasse...
 
PP, Pigeons et Post it ou les préceptes de Rose

 

Rémi Checchetto


mardi 9 août 11 / Nice – Tallinn



Hier soir entre chien et loup un pigeon est arrivé qui s’est posé sur notre table, son bec indiquait sans conteste la direction du Nord-Est, c’est là que nous allons, nous n’avons pas besoin d’un merle, d’un rouge-gorge ou d’un perroquet pour nous donner des nouvelles de Rose, non, un pigeon commun suffit.


Ne cherche pas les réponses, suis le pigeon et tu récolteras des questions qui te seront du petit bois pour l’hiver et un pare-soleil pour l’été.


Nous passons d’une mer à l’autre, de la Méditerranée à la Baltique via la voix des airs, en un avion lancé de Nice qui fait un ricochet à Riga et coupe les gaz à Tallinn après que nous ayons traversé quelques nuages qui, assemblés les uns aux autres, forment la carte cotonneuse de l’Europe des temps modernes.


Dans la banlieue de Tallin qui est quelque chose comme une forêt, nulle trace de Rose ce soir, le monde en est tout rétréci, tout mou et incertain, on ne s’y aventure que peu, rien de notable sans sa présence, rien à y surligner au Stabilo, au souper on fait une fois le tour de l’assiette avec les yeux et ça ira bien comme ça  comme tour du monde pour aujourd’hui mardi.


mercredi 10 août 11 / Tallinn


Dans les parages il y a des maisons comme posées dans l’herbe et les boulots, une manière de maquette comme quand on était petit, Rose n’est pas devant ces maisons, pas dans les serres où rougissent des tomates, pas dans les pommiers, nulle part derrière les clôtures en bâtons de bois debout, pas plus sous les drapeaux dans les jardins des indépendantistes, pas sous l’orage qui démarre dare-dare à 11 heures 43 pétante.


Tallinn est une chose horizontale de toutes les couleurs de chez Ripolin que les estoniens appliquent sur les murs en sifflotant comme tout le monde le fait dés qu’il a un pinceau à la main.


C’est aussi les multiples aiguilles des églises qui piquent les nuages et les font pleuvoir à heures régulières, églises elles-mêmes de toutes les couleurs sauf certaines pas encore peintes, mais ça ne va pas tarder, suite à quoi arrivera un gros général qui l’inaugurera. Non, ça c’était avant. Suite à quoi arriveront des touristes qui la visiteront en baissant leurs yeux sur les petits écrans de leurs appareils numériques levés.


Rose n’est devant ni tout autour ni dans aucunes d’elles, nous furetons ici et là sur les pavés des rues sous lesquels les estoniens sont allés chercher la plage de l'autonomie, c’est en bas de la rue Niguliste qu’elle est Rose, toute occupée à faire un petit boulot du coin, et aussi elle est en même temps rue Lühike Jalg où elle tend la main aux passants. Mendie-t-elle ou leur offre-t-elle quelque chose ? Ce petit supplément d’air qui est là, simple et fragile, identique et délicieux, dans sa paume en coque ?


Voilà la première question


Nos poumons s’élargissent, nos yeux avec, notre aptitude à recevoir l’extérieur avec. Et avec tout ça notre capacité à recevoir ce qui nous vient de l’intérieur, et tout d’un coup un seul une question et dans le même foulée sa réponse :
Rose, est-elle d’ici ?
Rose est ici


jeudi 11 août 11 / Tallinn - Pärnu


Sur la route de Tallinn à Pärnu, longue et droite route en forêt, un boulot, un mélèze, un tronc blanc, un tronc roux, un blanc quand tout à coup à 11 heures 43 pétante, le ciel estonien qui est réglé comme une horloge suisse pleut autant qu’il le peut, purgeant on se demande quoi ? on ne sait pas, ça fait partie de tout ce que l’on ne sait pas sur ici-bas et sur ce qui se passe au-dessus d’ici-bas.


Nous tournons à droite avant Pärnu et longeons le golf, nous souvenant mais nous souvenant de quoi au juste ? la tête donc toute occupée à se souvenir mais ne sachant pas de quoi au juste, nous arrivons à une blanche maison à la gauche de laquelle apparaît Rose sur l’eau.


Rose sur l’argentée Baltique. En rollers skate. Il y a de quoi tomber sur le cul. Mais non, nous avançons. Forts que nous sommes de ne pas nous étonner de peu et même de beaucoup avec Rose dont nous savons maintenant que des mètres cubes d’eau de la Baltique elle ne fait pas une statue à sa gloire avec son nom gravé en lettres capitales sur le socle. Non. Elle vit dessus.


Nom de Dieu de nom de Dieu, quelle Rose que Rose ! Incroyable Rose qui vit sur l’eau ! Quelle liberté de faits et gestes ! Quel toupet ! Quelle force ! Quelle farce ! Quelle leçon ! La terre n’est pas assez grande, pas assez hospitalière, trop en crises boursières, l’Europe trop vieille ? Vis sur l’eau en rollers skate, telle est la solution, là est ton indépendante indépendance.


Ok, oui au discours de Rose, à son plan, à son programme. Nous adhérons.


Rose disparaît. Non pas abruptement, plutôt comme la bulle de champagne le fait, en laissant un petit papier sur lequel est écrit je reviens tout de suite.


Ne reste plus alors qu’à longer la longue longue plage qui longe Pärnu, longue longue plage où flotte le drapeau rouge, signe de quoi au fait ? drapeau rouge mis là tous les 75 mètres afin que nous ne l’oublions pas, afin que nous nous souvenions. Nous souvenir de quoi au juste ?


Plus de Rose. Juste la persistance rétinienne où elle avance sur l’eau en rollers skate, où elle avance ses solutions sur le plateau argenté de la Baltique.


Prends la perle des solutions, ça te fera des huîtres quatorze à la douzaine.


Désormais nous savons que Rose défiant les lois de la nature nous invite à considérer de près les moindres détails du quotidien qui sont tel un parasol planté sur la banquise d’une glace vanille pistache, détails qui invitent à l’ostréiculture, à la réflexion sur le dérèglement climatique et la résistance des fluides, et à ne pas considérer les lois de la nature et de l’histoire comme étant immuables.


Cherche une chose tu en trouveras une autre, vois une chose tu en verras une autre.


Cet habit noir qui la vêt est-il le costume féminin de Zoro ? Est-il noir de crasse ou noir parce que classe ? Porte-t-elle le deuil ? Si oui, de qui ? De quoi ? De la vieille Europe qui en voit de toutes les couleurs et agonise en poussant ses derniers soupirs sur la banquette rouge d’un Mc Do made in US ?


vendredi 12 août 11 / Parnu – Riga


Rose dort sur un banc devant un immeuble copieusement défraichit où un locataire a placé une orchidée devant sa fenêtre afin d’embellir la chambre de Rose dont le plafond se soucie peu d’elle et pleut copieusement. Laissons-la à son sommeil. A ce monde d’elle en elle où nous imaginons facilement sa main qui balaie l’injure et l’injustice et plante à la place une laitue que le ciel arrose.


La route. Un tronc blanc, un tronc roux, un blanc et puis la frontière Lettone.


Cette frontière possède un grand portique qui fait un grand m (à dire « me » plutôt que « aime ») jaune dans le paysage. Elle sent la frite et le hamburger, on la passe en grignotant tandis qu’une jeune gente féminine et masculine nous souhaite bonne route. L’Europe moderne singe l’Amérique et nous nous apprêtons à voir au bout de la route la statue de la liberté et le chantier des twin towers.


Absolutely no. Là, à trois pas de la frontière, Rose bon pied, bon œil lève le pouce défiant, déniant Lady Liberty et sa torche.


Quelques mélèzes et autant de boulots plus loin, dans la forêt Rose mange des frites Mc Do made in US.


Rien de la vérité sur Rose ne se dérobe ni ne s’effrite. Tout prend la forme de la spirale d’un vertige qui perce le socle des certitudes et débouche un puits de points d’interrogations qui seront le futur combustible du moteur à quatre temps de nos pensées.


Prends ce qui te semble perpendiculaire, c’est un œuf pour les jours suivants.


Rose. Comment dire ? Rose est toujours là. Comment le dire autrement ? Rose est une réponse là même ou aucune question n’a eu le temps de se poser. Rose est la nouvelle au règne des bonnes et mauvaises nouvelles. Rose oblique la vie. Rose oblige la vie.


Un tronc blanc, un tronc roux, un blanc


Riga. Riga c’est simple comme bonsoir, le soir il y a des couvertures à disposition du quidam sur les terrasses des bars et des restaurants et dans aucunes d’elles il n’y a Rose. Riga c’est un chat noir statufié au faîtage d’un toit dont nous savons pertinemment qu’il est l’ami des pigeons. Rose n’est pas là. A nouveau le monde rétrécit, nos yeux se ferment. C’est la nuit. Les quatre cheminées du Titanic fument au loin, le navire slalome entre des mélèzes et des boulots et des glaces surmontées du parasols, sur sa coque fond le drapeau européen dont la peinture à l’eau ne résiste pas aux vagues jaunes en forme de m made in US.


Au matin Rose dort appuyée au dos d’une dame à la station du tram Stacija Laucums. Plus précisément une dame s’adosse au rêve de Rose qui ce matin est une page blanche à en-tête de l’Europe où la dame peut écrire et dessiner ce qui lui chante. Or, ce qui lui chante ce matin c’est Non rien de rien, non, je ne regrette rien


Rose marche. Puis Rose est en train de monter dans le tram. Puis Rose est dans le tram. Puis le tram démarre, et ce n’est pas Rose qui part et s’éloigne, pas de méprise et de mépris, elle n’est pas comme ça, notre Rose, c’est le tram qui l’emmène.


samedi 13 août / Riga - Daugavpils


Force est de le constater, il n’y a aucun pêcheur sur les rives du fleuve Daugava. Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi ? Comment ? Mai où est donc or ni car ?

Accouche des questions. Beaucoup. Elles ne seront pas orphelines et s’amuserons d’avantage.


Les questions nous les post-itons en rose et jaune en haut du pare-brise. Ça fait un pare-soleil qui sert aussi les soirs de pleine lune.


Ici la route n’est pas une flânerie ou une pochtronnerie qui tourne de droite et de gauche. La route est une chose sérieuse qui sait que le plus court chemin d’un point à un autre est la ligne droite. N’empêche que Rose, que doucement nous dépassons, ne peut s’empêcher d’y aller d’un bord l’autre. Ceci qui est le signe flagrant de sa rectitude à ne jamais se soumettre à un ordre quelconque.


Ici comme ailleurs avant, les Pays Baltes sont un plat pays qui sied bien aux mollets de Rose qui redoute les dénivelés à monter autant qu’à descendre. Sans doute est-ce pour cela qu’elle les arpente de jour comme de nuit ne se séparant jamais de cette manière de sourire qui est un des traits caractéristique qui nous la fait reconnaître parmi mille.


Sous son chapeau Rose avance sans rien voir du ciel qui lui tombe sur la tête, ni de Mars, la planète rouge où va bientôt se monter un Mc Do made in US. Ni de Dieu, qui, pistolet sur la tempe, avoue que c’est lui et personne d’autre qui a inventé la vodka à seule fin que l’homme oublie régulièrement qu’il habite un pays où personne jamais ne sourit.


Soudain là sous les post it surgit la frontière entre Lettonie et Biélorussie. C’est pas une rigolade avec Donald le clown de chez Mc Do made in US. Une vraie frontière avec files de camions et gardien du temple européen, chemise et pantalon beigeasse à laver à soixante degrés. A cent mètres on sait qu’on a pas gardé les vaches ensemble et qu’on ne le fera d’ailleurs jamais.


On ne passe pas. No pasaran. Stop. On fait demi-tour. On se fait tout petit. On met un silencieux sous ses semelles. On se colle quelques feuilles de boulot dans les cheveux. On est déjà une toute petite silhouette au loin. Petit point qui diminue encore. A peine la moitié d’un pixel. Jusqu’à disparaître. Tout ceci en si peu de temps que finalement le douanier boit une nouvelle gorgée de café sans qu’il est eu le temps de refroidir.


Lorsque tu crois que tu diminues et disparais, lorsque tu le crois et te le dis, c’est que tu crois aux miracles, profite en pour changer l’or en pneus neufs pour les rollers skate de ton destin. 


Le douanier ne connaît pas les secousses qui font trembler l’Europe ; la surface de son café est tout à fait lisse


Il n’y a pas si longtemps, lorsque l’homme s’ennuyait il moulait des soldats de plomb. Aujourd’hui il fabrique des douaniers dont les nerfs sont en acier trempé.


Question sur post it : y a-t-il des douaniers sans frontière ?


Question sur post it : que voit Rose ? a-t-elle parfois envie de gifler sur les deux joues ce qu’elle voit ?


La route en cinquième vitesse. Puis Daugavpils, notre première ville en trois syllabes. Un truc à dire qui remue le train train quotidien de nos maxillaires. Une concentration à avoir au moment de le dire qui nous met pile dans le mot, dans chacune de ses syllabes, pile dans ce que nous disons. Assurément c’est Rose qui mène nos pas par ici afin que nous pensions exactement à ce que nous émettons.


Daugavpils, une ville aux rues à angles droits où on a tôt fait de tourner en rond, comme le fait un gamin au torse nu, au pantalon de jogging coupé à mi mollets qui tourne sur le stade sur la piste de terre et d’herbe, tourne comme les aiguilles d’une horloge sur une horloge qui s’est arrêtée il y a exactement 59 ans, alors que Emil Zatopek gagnait le 5000, le 10 000 et le marathon aux jeux olympiques et déclarait qu’il était tout à fait pour un socialisme à visage humain
- Vous êtes certains de ça Emil ?
- A visage humain, répète-t-il dans un souffle. C’est que d’une part il vient de franchir la ligne d’arrivée et c’est que d’autre part il n’ignore pas qu’une phrase dite tout bas à infiniment plus de chance qu’un cri de faire le tour du monde. Chose que Rose applique à la perfection en se taisant très fort. 


dimanche 14 août / Daugavpils - Vilnius


Entre Daugavpils et Vilnius il y a une première frontière, celle qui permet d’enter en Lituanie et que nous passons en sautillant comme à la marelle et en sifflotant, nous aurions un pigeon sous la main on le peindrait en rose et le lâcherait comme un ballon de baudruche.


Route. A main gauche est un chemin. A main droite de ce chemin vers la frontière entre lettons et biélorusses est une jolie maison jaune, la dernière avant les miradors. Y habite un petit chien noir et blanc qui fête les passants. Personne ne l’a dressé, il s’est fait tout seul comme un grand sinon il serait quelque chose comme un rockweller.


No man’s land. On se demande pertinemment qui de l’œuf qui de la poule ? Autrement dit qui de l’homme et qui de la cigogne ? Sont-ce les cigognes qui font leurs nids pareils à des miradors ? Est-ce le contraire ? Et ça, quand bien même nous n’avons pas la réponse, ça nous fait une nouvelle question sur post it. Un jaune.


Route. Plus de mélèzes, plus de boulots, des lacs, des baignades. Ici le monde entier se baigne en tentant l’étrange gymnastique de ne pas trop se rafraîchir les idées.


Route. De plouf en plouf arrivée à Vilnius. Si une ville est une ruche, Vilnius se gratte carrément la tête en se demandant de quelle nationalité est sa reine ? Pour quelle boutique elle bosse ? Carrefour ou Mc Do made in US ? Leclerc ou Leroy Merlin ?


lundi 15 août / Vilnius - Druskininkai


Rose n’est pas ici et ce faisant Rose est partout. Magie de Rose. Omniprésence de Rose. De ses faits et de ses gestes, de ses pensées, de ses petits mots qui cavalent entre nos deux yeux, là où s’étend le vaste champ des possibles où sont plantées des laitues en rang d’oignons.


Arrose tes laitues, elles te feront des parapluies pour Aurillac.


Route.


La route est un nerf optique mis dans un tuyau d’oreille afin trouver à l’autre bout celui qui n’est personne d’autre que toi-même.


Si tu ne te vois pas au loin munie-toi d’un cornet auditif.


La pancarte de la petite ville est à droite de la chaussée. Des yeux nous lisons le nom sans oser le mettre en bouche, nous nous y essayons et nous y entrainons mentalement, et finalement tentons en séparant tout d’abord les syllabes, Dru  ski, Drus ki nin kai, puis en les joignant, Druskininkai, Druskininkai, Druskininkai, en pensant exactement à ce que nous émettons.


Pense à ce que tu dis, puis caresse ton front pour penser à autre chose.


Après la pancarte, à gauche il y a l’entrée du parc d’attraction. Dix ans que Staline, Lénine, Marx et Cie ne sont plus dans les rues de Vilnius et sont dans les allées de ce parc de Grüto. Dix ans qu’ils vivent désamorcés et que personne ne craint de leur faire pipi dessus sans que cela provoque une explosion qui transforme tout visage humain en une bouillie impropre à la consommation.


Dix ans. Dans combien de temps les Mc Do made in US seront-ils démontés puis remontés dans un parc d’attraction ? Nouveau post it. Un rose.


mardi, mercredi / sur la route des fous en Pologne puis sains et saufs sur l’autostrade en Allemagne


Le pare-brise est couvert de post it aussi nous dirigeons-nous en fixant dans le rétro la route qui est derrière nous.


Rose n’est pas le Petit Poucet, ses cailloux sont devant elle. C’est là qu’elle les a semés en un passé pas si lointain que ça qui est son futur proche.


Rose avance. Rose se tait. C’est sans doute qu’elle sait à qui parler ; à elle-même. Ce qui ne nécessite nullement l’usage de la voix haute.


les jours suivants et les autres ensuite / ici


Demeurent les pigeons. La municipalité leur a supprimé quelques arbres pour faire un parking. Ils sont maintenant d’avantage au centre ville où ils ont fait la connaissance d’une vieille dame qui leur offre trois fois par jour trois poignées de graines. Doucement nous l’appelons Rose. Elle ne détourne pas la tête, toute occupée qu’elle est à jeter les graines qui font crou crou en touchant le sol.


Conserve les questions. Efface les post it. Il y aura d’autres questions.




Les sept photographie s ci-dessus ont été installées au Musée Pincée ( une commande du Festival les Accroches Coeurs)  in situ en septembre 2011 à Angers au format 3m x 2m pendant que  Rose jouait dans la ville et qu'une lecture des textes était faite par Rémi Checchetto.  Puis à Ornans au Musée Courbet dans le cadre de la Nuit des Musées.